Le trésor des dohas (Virupa)

Le trésor des dohas (Virupa)

2 janvier 2025 Non Par Tchamé Dawa

par Virupa

 

།རྒྱ་གར་སྐད་དུ། དོ་ཧ་ཀོ་ཥ་ནཱ་མ།

བོད་སྐད་དུ། དོ་ཧ་མཛོད་ཅེས་བྱ་བ།

དཔལ་རྡོ་རྗེ་སེམས་དཔའ་ལ་ཕྱག་འཚལ་ལོ། །བཅོམ་ལྡན་འདས་བདག་མེད་མ་ལ་ཕྱག་འཚལ་ལོ།

།གསུང་གི་དོན་ལ། དོན་དམ་ཕྱག་རྒྱ་ཆེན་པོ་གཞིའི་གནས་ལུགས། ཀུན་རྫོབ་ཕྱག་ཆེན་གྱི་ལམ་ཁྱེར་བསྟན་པ། བདེན་གཉིས་དབྱེར་མེད་ལ་བཟླ་དང་གསུམ་གྱི།

En sanskrit : dohakoṣa-nāma
En tibétain : doha dzeu tchédjawa
En français : Le trésor des dohas

Hommage au glorieux Vajrasattva !
Hommage à la victorieuse Nairatmyā

Les trois points de ce texte sont les suivants :

– Le Mahamoudra ultime : l’état fondamental de la base
– Le Mahamoudra conventionnel : son intégration à la voie
– L’indifférenciation des deux vérités, l’expérience décisive

 

།ཨེ་མ་ཧོ།

།སྲིད་དང་ཞི་བ་མཉམ་ཉིད་ཕྱག་རྒྱ་ཆེ། །ངོ་བོ་ཉིད་ཀྱིས་མ་སྐྱེས་མཁའ་ལྟར་རྣམ་པར་དག

།མཚོན་བྱའི་གནས་ལུགས་མེད་པས་ཐ་སྙད་ཚིག་ལམ་ཆད། །རང་བཞིན་བརྗོད་མེད་ངོ་བོ་ལྟོས་ཆོས་ཀུན་དང་བྲལ།

དང་པོ་དོན་དམ་གནས་ལུགས་བསྟན་པ་ནི།

1. Le Mahamoudra ultime : l’état fondamental de la base

Émaho !

L’égalité du devenir et de la paix est le Mahamoudra,
En essence non né, totalement pur, comme l’espace.
Puisqu’il n’y a pas d’état fondamental descriptible, n’empruntons pas la voie habituelle des bavardages :
Sa nature est indicible et son essence est détachée de tous les phénomènes dépendants.

 

།བརྟག་དང་དཔྱད་དུ་མེད་ཅིང་མཚོན་པའི་དཔེ་དང་བྲལ། །དཔེ་བྲལ་ཉིད་ལའང་མི་གནས་བློ་ཡི་ཡུལ་ལས་འདས།

།རྟག་མིན་ཆད་མིན་འཁོར་དང་མྱ་ངན་འདས་པ་མིན། །སྣང་མིན་སྟོང་མིན་དངོས་དང་དངོས་མེད་སྐྱེ་མེད་མིན།

།ཆོས་ཉིད་གཉུག་མ་མ་ཡིན་བློ་ལས་འདས་པའང་མིན། །མིན་པའང་མིན་ཞིང་ཡིན་མིན་བློ་ཡིས་བརྗོད་མེད་ཕྱིར།

།གཉིས་ཆོས་གང་དང་འབྲེལ་མེད་གཟོད་ནས་མཉམ་པ་ཉིད།

Inexistant après examen et analyse, il ne peut être montré par des exemples.
Sans analogie, sans demeure, il dépasse le domaine de l’intellect ;
Il n’est pas permanent, il n’est pas un néant, il n’est pas le samsara, il n’est pas le nirvana.
Il n’est pas apparent, il n’est pas vide, il n’est pas une chose ou une non-chose, n’est pas non-né.
Il n’est pas l’authentique réalité, il ne transcende pas l’intellect,
Il n’est pas « n’est pas », il n’est pas « est », et l’intelligence ne peut le décrire :
Il est donc sans lien avec les phénomènes duels, il est l’égalité primordiale.

 

།ངོ་བོ་ངེས་ཚིག་བྱེད་པའི་ལས་རྣམས་བཤད་པ་ཡང༌། །རི་བོང་རཱ་བརྫུན་དེ་ཡི་རྣོ་རྟུལ་བརྫུན་དང་མཚུངས།

On enseigne son essence, son étymologie et son activité créatrice,
Mais autant enseigner le faux piquant et le faux émoussé de fausses cornes de lapin !

 

།ཆོས་རྣམས་ཐམས་ཅད་མཚན་ཉིད་དེ་དང་ཁྱད་པར་མེད། །དེ་ལྟར་སྣང་ཞིང་སྲིད་པའི་ཀུན་རྫོབ་ཆོས་ཅན་རྣམས།
།ངོ་བོ་ཉིད་མེད་མིང་ཙམ་བརྡ་ཙམ་བཏགས་པ་ཙམ། །མིང་དང་དོན་ལ་ཁྱད་པར་བྱེ་བྲག་ཅུང་ཟད་མེད།

Aucun phénomène ne possède des caractéristiques différentes de celles-ci.
Tels qu’ils apparaissent, les phénomènes superficiels de l’existence en devenir
Sont sans essence : ils se sont que noms, symboles, désignations,
Il n’y a pas l’ombre d’une spécificité qui différencie le nom et le sens .

 

།གདོད་ནས་ལྷན་ཅིག་སྐྱེས་པས་གཞན་ནས་བཙལ་དུ་མེད། །སེམས་ཉིད་མིང་སྟོང་སྤྲོས་བྲལ་ཕྱག་རྒྱ་ཆེན་པོ་སྟེ།
།ནམ་མཁའ་རང་བཞིན་གདོད་ནས་མིང་སྟོང་ཡིན་དང་མཚུངས། །ངོ་བོ་ཉིད་ཀྱིས་མ་སྐྱེས་མཚན་མའི་སྤྲོས་དང་བྲལ།
།མཁའ་ལྟར་ཀུན་ལ་ཁྱབ་ཅིང་འཕོ་དང་འགྱུར་བ་མེད། །དུས་རྣམས་ཀུན་དུ་སྟོང་ཞིང་ཡེ་ནས་བདག་མེད་དོ།

Puisqu’elle surgit de manière innée depuis toujours, il n’y a pas d’ailleurs où la chercher,
La nature de l’esprit, un nom vide, est libre de projections : elle est Mahamoudra.
Pareille à la nature de l’espace, semblable depuis toujours à son nom vide,
Par essence non née, sans caractéristiques fabriquées,
Elle embrasse tout, comme l’espace, elle est sans déplacement ni changement,
À jamais vide, elle est l’absence de soi primordiale.

 

།དྲན་རྟོག་མཚན་མ་མེད་དེ་སྨིག་རྒྱུའི་ཆུ་བོ་ལྟར། །མ་བཅིང་མ་གྲོལ་གཉུག་མའི་ངང་ལས་མ་གཡོས་སོ།

Sans mémoire ni concept ni caractéristiques, elle est comme le fleuve d’un mirage
Ni entravée, ni libérée, elle ne s’écarte pas de l’état naturel.

 

།སེམས་ཅན་ཐམས་ཅད་ཕྱག་རྒྱ་ཆེན་པོའི་སྤྲུལ་པ་ལ། །སྤྲུལ་པའི་ངོ་བོ་ཡེ་ནས་སྐྱེ་མེད་ཆོས་ཀྱི་དབྱིངས།
།བདེ་སྡུག་ལ་སོགས་གཉིས་སྣང་མཚན་མ་ཐམས་ཅད་ཀྱང༌། །ཆོས་ཉིད་གཉུག་མ་ཕྱག་རྒྱ་ཆེན་པོའི་རོལ་པའོ།
།རོལ་པ་ཉིད་ལ་བདེན་མེད་མི་བརྟན་འགྱུར་བའི་ཕྱིར། །གནས་ལུགས་སྟོང་པའི་རྒྱ་ལས་ནམ་ཡང་མ་འདས་སོ།

Tous les vivants sont des émanations du Mahamudra
Et l’essence de ces émanations, primordialement non née, est l’infinie présence.
Le bonheur, la douleur, etc, bien qu’ayant la caractéristique des apparences duelles
Sont le déploiement de la vraie nature, du Mahamudra inné.
Puisque ce déploiement est instable, sans existence réelle,
Le mode d’être fondamental n’est jamais au-delà de l’étendue vide.

 

།གཉིས་པ་ཀུན་རྫོབ་ཕྱག་ཆེན་གྱི་ལམ་ཁྱེར་བསྟན་པ་ལ་གཉིས་ལས། དང་པོ་འཁྲུལ་པའི་ལམ་ཁྱེར་བསྟན་པ་ནི།
ཁ་ཅིག་དབང་བསྐུར་བ་ཡིས་ཡོངས་སུ་གདུང་བར་བྱེད། །ཁ་ཅིག་ཧཱུཾ་ཕཊ་ཟེར་ཞིང་ཕྲེང་བ་ཡོངས་སུ་བགྲང༌།
།ཁ་ཅིག་བཤང་གཅི་ཁྲག་དང་ཁུ་བ་ཤ་རྣམས་ཟ། །ཁ་ཅིག་རྩ་དང་རླུང་གི་རྣལ་འབྱོར་བསྒོམ་སྟེ་འཁྲུལ།

2. L’intégration du Mahamudra conventionnel

2.1 L’intégration erronée

Certains causent beaucoup de tourments en donnant des initiations
Certains disent « hum » « phat », ils égrènent leur mala,
Certains consomment des excréments, du sang, du sperme et de la chair,
Certains pratiquent les yogas des canaux et des souffles et se méprennent.

 

།གཉིས་པ་ལམ་ཁྱེར་མ་འཁྲུལ་པ་ལ་བཞི་ལས། དང་པོ་ཐག་ཆོད་ལྟ་བའི་མན་ངག་ནི། ༈
།ཨེ་མ་ཧོ།
།བླ་མ་དམ་པས་ཟིན་པས་ཅིག་ཤེས་འདི་ལྟར་རྟོགས། །གང་ཡང་འཁྲུལ་པ་ཡིན་ཕྱིར་ཡང་དག་རྟོགས་པ་མེད།
།རྟོགས་བྱ་རྟོགས་བྱེད་མེད་པས་ཕྱོགས་རིས་མཐའ་དང་བྲལ༑ །བྲལ་དང་མ་བྲལ་མེད་པས་མཉམ་ཉིད་གཉུག་མའི་ངང༌།
།འདི་ལྟར་ངེས་པར་རྟོགས་ན་གཞན་ལ་དྲི་རྒྱུ་མེད།

2.2 L’intégration correcte

2.2.1 Les instructions sur la vision définitive à adopter

Émaho !
Grâce au lama, réalise comme suit la seule chose à connaître :
Puisque tout est trompeur, il n’y a pas de parfaite réalisation
Puisqu’il n’y a rien à réaliser ni personne pour le réaliser, il n’y a ni biais ni extrême,
En l’absence de séparation et de non-séparation, il y a l’état naturel authentique d’égalité.
Lorsque ceci est réalisé pour de bon, il n’y a plus aucune autre cause de souillures.

 

།སྣ་ཚོགས་ཆོས་སྐུར་གསལ་བས་སྤོང་ལེན་སེམས་མི་འབྱུང༌། །བསྒོམ་དང་མི་བསྒོམ་མེད་པས་མཚན་མས་གོས་པ་མེད།
།སྣང་དང་མི་སྣང་ཡུལ་ལ་ནམ་ཡང་བརྟེན་མི་བྱེད། །བྱ་དང་བྱེད་པའི་སེམས་མེད་དམིགས་པ་ཀུན་དང་བྲལ།
།རེ་དང་དོགས་པའི་སེམས་མེད་ཞེན་པ་ཀུན་ལས་ལོགས།

Puisque tout est clarté du corps de réalité, l’idée de rejet ou de saisie ne s’y produit pas.
L’absence de méditation et de non-méditation, est absence de souillures par les caractéristiques :
Ne jamais prendre appui sur un objet, apparent ou non,
L’idée d’un objet et d’un agent n’existe pas, elle est coupée de toute référence,
La pensée d’un espoir ou d’une crainte n’existe pas, elle surgit de tous les attachements.

 

།བླ་མས་བསྟན་པས་གཉུག་མའི་གནས་ལུགས་རྟོགས་གྱུར་ན། །དྲན་རིག་སྣ་ཚོགས་ཆོས་ཀྱི་དབྱིངས་སུ་རང་བརླག་སྟེ།
།རྣམ་ཤེས་ཡུལ་ལ་མི་གནས་ཆགས་ཞེན་ཀུན་བྲལ་བས། །མ་བཅོས་གཉུག་མའི་ངང་དུ་ཆོས་ཀུན་གྲོལ་བར་འགྱུར།

Lorsque tu réalises le mode d’être naturel et authentique enseigné par le lama
Les souvenirs et la cognition s’effacent d’eux-mêmes dans l’infinie présence :
La conscience ne résidant plus dans les objets, on est coupé de tous les attachements
Et tous les phénomènes sont libérés dans l’état authentique non-fabriqué.

 

།ཀུན་ལ་མ་ཆགས་ང་རྒྱལ་ལ་སོགས་དྲི་མ་བྲལ། །གུས་པར་ལྡན་ཞིང་དམ་པས་ཡོངས་སུ་ཟིན་པ་དང༌།
།གང་ཡང་ཡིད་བྱེད་བྲལ་ན་དྲི་མེད་ཐེ་ཚོམ་མེད། །ཤེས་དང་ཤེས་བྱ་དག་པས་ཆོས་ཉིད་མངོན་སུམ་འཆར།

Alors, détaché de tout, libéré de l’orgueil et des autres impuretés,
Empreint d’un grand respect, guidé par le sublime,
Libéré de toute activité mentale, quand il n’y a plus ni souillures ni doutes,
De la purification de la connaissance et du connu surgit directement la vraie nature des phénomènes.

 

།གཉུག་མ་ཕྱག་རྒྱ་ཆེན་པོ་རྟོགས་པར་མ་གྱུར་ན། །རྟག་ཏུ་གཉིས་འཛིན་དབང་གིས་ཀུན་ལ་ཞེན་གྱུར་པས།
།བསམ་རིག་རབ་རིབ་སྣ་ཚོགས་རྒྱུན་དུ་སྐྱེ་འགྱུར་ཞིང༌། །མ་ནོར་དོན་ལ་མི་གནས་སྲིད་པར་འཁོར་ཞིང་འཁྱམས།

Lorsque le Mahamoudra authentique n’est pas réalisé
Le pouvoir de la saisie duelle fait qu’on désire encore intensément :
Naissent alors en continu toutes sortes de pensées, de perceptions et d’hallucinations,
En sorte qu’on erre infailliblement et sans repos dans la ronde du devenir.

 

།གྲགས་སྙན་རྙེད་བཀུར་ཀུན་ལ་ཆགས་ཞིང་ཞེན་པ་དང༌། །ཐོས་བསམ་གོ་རྟོགས་ཆེ་དང་ཉམས་མྱོང་བཟང་པོ་དང༌།
།དངོས་གྲུབ་བྱིན་རླབས་ནུས་པའི་རྟགས་འབྱུང་བཅོས་མའི་ལམ། །དོན་གྱིས་དྲི་མ་ཡིན་ཕྱིར་མཁས་པས་ཡིད་མི་གཏད།

Source d’attachement, de désir de renommée, de gains et d’honneurs,
Source de la compréhension obtenue à partir de l’écoute et de la réflexion, de grandes réalisations et d’expériences excellentes,
Source de signes d’accomplissements, de bénédictions et de pouvoir, telle est la voie artificielle !
Elle est souillée par ses bienfaits et les plus intelligents ne la suivent donc pas.

 

།དེ་ཉིད་ཡིད་ལ་བྱེད་ཅིང་གཉིས་མཐའི་ཕྱོགས་ལྷུང་ན། །འཁོར་བར་འཁོར་ཞིང་སྲིད་པའི་རྩ་བ་ཡིན་པའི་ཕྱིར།
།ཀུན་གྱི་གཞི་རྩ་ཡིད་ཀྱི་ངོ་བོ་གང་ཡིན་ལྟོས། །བལྟས་པས་མ་མཐོང་ཡིད་བྱེད་བྲལ་ན་ངེས་པར་གྲོལ།

Lorsque la réalité est une activité mentale, lorsqu’on tombe du côté des deux extrêmes,
-Ceci étant la racine du devenir- on tourne sans fin dans le samsara.
Vois que la racine fondamentale de toute chose est d’essence mentale,
La voyant, affranchi de l’activité mentale qui aveugle, tu te libéreras définitivement.

 

།གཉིས་པ་ཉམས་ལེན་སྒོམ་པའི་མན་ངག་ནི། ༈
།སེམས་ཀྱིས་ཆོས་ཉིད་ཀློང་ལ་འདི་ཡིན་མེད་པས་ན། །དེ་ལ་སྒོམ་དང་བསྒོམ་པར་བྱ་བ་གཉིས་སུ་མེད།
།ཡོད་མེད་ཅིར་ཡང་མི་རྟོག་ངང་ལ་མ་ཡེངས་བཞག །སྟོང་པ་ཉིད་དང་སྐྱེ་མེད་བློ་ལས་འདས་པ་དང༌།
།མཐའ་བྲལ་ལ་སོགས་གང་ཡང་ཡིད་ལ་བྱེད་པ་ནི། །གནས་ལུགས་དོན་ལ་མི་གནས་ཤིན་ཏུ་རིང་བའོ།

2.2.2 Les instructions de pratique de la méditation

Dans la sphère réelle de l’esprit, il n’y a pas de « c’est ceci »,
En elle, la méditation et l’objet de la méditation ne sont pas deux ;
Reste sans t’en distraire en la condition naturelle qui ne conçoit ni existence ni non-existence.
Le mental qui s’engage dans la vacuité, la non-naissance
Le dépassement de l’intellect, la libération des extrêmes ou quoique ce soit,
Ne demeure pas dans le mode d’être fondamental, il en est très éloigné.

 

།སྟོང་དང་མི་སྟོང་རྩིས་མེད་ལྷུག་པའི་ངང་ལ་ཞོག །གཞག་དང་མི་གཞག་མེད་པར་རང་དགའ་ཡན་པར་ཐོང༌།
།བཏང་དང་བཟུང་བའི་སེམས་མེད་རོ་ལངས་ཇི་བཞིན་གྱིས། དེ་ཉིད་གནས་ལུགས་རིག་ནས་དེ་ཡི་ངང་གནས་ན།
།གཉིས་སྣང་མཚན་མའི་བག་ཆགས་མྱུར་དུ་འཇིག་པར་འགྱུར།

Détends-toi dans la condition naturelle, n’évalue pas le vide et le non-vide ;
En étant posé ou en ne l’étant pas, laisse filer les choses librement ;
Sans saisir ni lâcher, reste comme un cadavre,
En demeurant dans la condition naturelle, ayant perçu le mode d’être réel,
Tu détruiras rapidement les empreintes caractéristiques des apparences duelles.

 

།རྟོགས་པའི་ངང་ལ་མི་གནས་མཚན་མས་གཡེངས་གྱུར་ན། །གཉིས་སྣང་མཚན་མའི་བག་ཆགས་ལྡོག་པར་མི་འགྱུར་ཏེ།
།རབ་རིབ་ཅན་གྱི་མིག་གི་ནད་དུ་ཤེས་གྱུར་ཀྱང༌། །མིག་གི་ནད་མ་བྱང་བར་རབ་རིབ་སྣང་མི་ལྡོག
།གནས་ལུགས་ཡིད་ལ་བྱེད་ཅིང་ཉམས་ལ་ཞེན་པ་དང༌། །དེ་ཉིད་དོན་ལ་དམིགས་ཤིང་བསྒོམས་ན་གོལ་བའོ།

Si tu ne demeures pas en l’état de réalisation, distrait par des détails,
Alors tu ne renverses pas les empreintes caractéristiques des apparence duelles.
Ceux qui souffrent de troubles visuels, même s’ils se savent malade des yeux,
Ne peuvent pas corriger leur vision trouble [des choses] sans [préalablement] soigner leurs yeux :
Celui qui fabrique mentalement le mode d’être naturel et qui s’attache aux expériences,
S’égare dans la méditation dont le support est sa réalité fabriquée !

 

གསུམ་པ་ལམ་ཁྱེར་སྤྱོད་པའི་མན་ངག་ལ་གསུམ་གྱི། དང་པོ་སྤྱོད་པ་དངོས་ནི། ༈
།མཐུན་ཡུལ་རྣམས་ལ་ཆགས་ཞེན་སྐྱེ་ཕྱིར་འཆིང་བའོ། །མི་མཐུན་རྐྱེན་ངན་ཐམས་ཅད་དངོས་གྲུབ་དམ་པ་སྟེ།
།མི་མཐུན་རྐྱེན་གྱིས་རྣལ་འབྱོར་ཉམས་ཀྱི་གསལ་འདེབས་ཕྱིར། །རྐྱེན་ངན་མི་སྤང་དེ་ཉིད་ཤེས་པས་དེ་ལ་སྐྱོང་།
།དེ་ལྟར་སྐྱོང་ཞིང་ཉམས་རྟོགས་མཐར་འབྱིན་སྤྱོད་པ་སྟེ། །གྱི་ལིང་དག་ལ་ལྕག་གིས་བསྐུལ་བ་ཇི་བཞིན་ནོ།

2.2.3 Les instructions de la conduite de l’intégration

2.2.3.1 La conduite effective

Les objets agréables sont des entraves car ils engendrent l’attachement
Toutes les conditions désagréables et défavorables sont d’authentiques accomplissements.
Puisque les conditions déplaisantes amène l’expérience à l’esprit du yogi
Ne rejette pas les circonstances adverses, connais en elles la réalité, et protège-la :
Maintiens cette conduite : elle permet de parachever l’expérience et la réalisation !
Sois tels les chevaux des coursiers de Gyiling, que la cravache exhorte !

 

གལ་ཏེ་རྟོགས་ལྡན་ཉམས་བཟང་སྤྱོད་པའི་གྲོགས་མེད་ན། །ཇི་ལྟར་མི་ལྡན་སྐྱེས་བུ་རྐང་པ་མེད་དང་མཚུངས།
།དོན་དམ་རྣལ་མ་ཆགས་མེད་དོན་ལ་སྦྱང་བྱ་སྟེ། །མི་སྤང་མི་སྒྲུབ་མི་ཞེན་མི་སྤྱོད་མི་འགོག་པར།
།རང་ལུས་ཅི་བདེར་སྤྱོད་པ་རབ་མཆོག་དམ་པ་སྟེ།

Posséder la compréhension et vivre les bonnes expériences sans l’assistance de la conduite
C’est être comme une personne qui aurait des yeux tout en étant privée de jambes.
L’absence d’attachement authentique et ultime, voilà ce à quoi il faut s’entraîner,
Sans rejeter, sans accomplir, sans saisir, sans se comporter, sans s’opposer,
Agir librement à sa manière est la conduite la plus authentique et sublime.

 

།གཉིས་པ་སྤྱོད་པའི་གོལས་བསྟན་པ་ནི། ༈
།ཆགས་ཤིང་ཞེན་པར་བཅས་པས་ཀུན་ལ་དགག་སྒྲུབ་བྱེད།་རྒྱ་དང་མི་འཚོམས་འགལ་བའི་སྤྱོད་པ་གསོལ་བའོ།

2.2.3.2 La conduite déviante

La conduite où sont présents l’attachement et la saisie, autorise ou interdit n’importe quoi :
Cette conduite, qui ne s’accorde pas avec les tantras, est déviante.

 

།གསུམ་པ་ཕྱག་རྒྱ་ཆེན་པོ་དམ་ཚིག་དང་མ་བྲལ་བར་བསྟན་པ་ནི། ༈
།ཀུན་རྫོབ་སངས་རྒྱས་མི་རེ་གདེང་ཆེན་ལྡན་གྱུར་ཀྱང༌། །བསོད་ནམས་ཚོགས་ཆེན་མི་སྤང་ཅི་ནུས་འབད་པར་བྱ།
།འཁོར་བ་དག་ལ་དོགས་པའི་སེམས་མེད་འཇིགས་བྲལ་ཡང༌། །སྡིག་པའི་ལས་ནི་ཕྲ་མོ་དག་ལའང་འཇོམ་པར་བྱ།

2.2.3.3 Ne pas s’écarter des engagements du Mahamoudra

Même si l’on est persuadé du fait que conventionnellement, chacun est un bouddha,
L’on ne doit pas renoncer à produire de grands bienfaits, et on doit s’y efforcer autant qu’on le peut.
Même lorsque l’esprit ne se soucie plus des existences cycliques, même lorsqu’il n’a plus peur,
On ne doit pas cesser d’éviter les actes négatifs, aussi minimes soient-ils.

 

།ཆོས་རྣམས་སྟོང་པ་མཐའ་བྲལ་མཁའ་ལྟར་དག་གྱུར་ཀྱང་། །ཆགས་སྡང་འཛིན་ཆགས་མཐའ་དཧ་རྩད་ནས་སྤང་བར་བྱ།
།ཆོས་ཉིད་མཐའ་བྲལ་ཟད་ཐལ་ཆེན་པོའི་དོན་རྟོགས་ཀྱང་། །བརྟན་པ་མ་ཐོབ་པར་དུ་ཉམས་རྟོགས་གཞན་ལ་གསང་།

Bien que les phénomènes soient vides, libre des extrêmes et purs comme l’espace,
Abandonne à la racine tout attachement, toute aversion et toute saisie.

Même lorsqu’on a réalisé le sens de la grande transparence libre d’extrêmes de la vraie nature,
Tant qu’on n’a pas atteint la stabilité, il faut garder secrètes les expériences et les réalisations.

 

དོན་དམ་བདག་གཞན་གཉིས་སུ་མེད་པར་རྟོགས་གྱུར་ཀྱང་། །ཀུན་རྫོབ་འགྲོལ་ལ་པན་པའི་དོན་ཆེན་དག་ལ་བསམ།
།འདྲེན་པ་གཞན་ལ་མི་ལྟོས་གདེང་ཆེན་ལྡན་གྱུར་ཀྱང་། །བཀའ་དྲིན་ཅན་གྱི་བླ་མ་སྤྱི་བོའི་གཙུག་ཏུ་འཁུར།

Même lorsqu’on a réalisé la non-dualité ultime de soi et d’autrui,
Au niveau conventionnel, on doit considérer les grands bienfaits de la libération [d’autrui]

Même lorsqu’on affirme avec confiance ne pas devoir s’en remettre à un autre guide
On doit placer son bienveillant lama au sommet de sa tête.

 

བཞི་པ་མཐར་ཕྱིན་ཕྱག་རྒྱ་ཆེན་པོའི་འབྲས་བུ་བསྟན་པ་ལ་གཉིས་ཀྱི། དང་པོ་གནས་སྐབས་ཀྱི་འབྲས་བུ་བསྟན་པ་ནི། ༈
།མཐོང་བྱ་མཐོང་བྱེད་བྲལ་བས་ཐ་དད་རང་སར་གྲོལ། །ཉམས་སུ་ལེན་མཁན་སྟོར་བས་རྩོལ་སྒྲུབ་ཀུན་དང་བྲལ།
།ཐོབ་བྱའི་འབྲས་བུ་སྟོར་བས་རེ་དོགས་ཀུན་ལས་གྲོལ། །ང་བདག་རྩད་ནས་ཐོན་པས་བདུད་ཀྱི་གཡུལ་ལས་རྒྱལ།
།དངོས་འཛིན་རང་སར་ཞིག་པས་འཁོར་འདས་ཀུན་ལས་གྲོལ།

2.2.4 Le fruit de l’accomplissement de Mahamoudra

2.2.4.1 Le fruit temporaire

Libéré de l’observé et de l’observateur, on est libéré de la différence sur le champ ;
Débarrassé du pratiquant, on se libère de tous les efforts ;
Débarrassé d’un fruit à obtenir, on se libère de toutes les craintes et les espoirs ;
Ayant tranché le moi-je à la racine, on triomphe de toutes les batailles contre les démons ;
En cessant sur le champ de tout saisir comme étant réel, on se libère du samsara et du nirvana.

 

གཉིས་པ་མཐར་ཐུག་གི་འབྲས་བུ་ནི།
རིག་པ་གཞི་ལ་དག་པསརྫོགས་སངས་རྒྱས་ཞེས་བརྗོད། །ཆོས་བློ་ཟད་སར་བསྐྱལ་བས་མྱ་ངན་འདས་ཞེས་བརྗོད།
།མ་བཅོས་མ་བསྒྱུར་སྤང་ཐོབ་ཀུན་ལས་ཡོངས་སུ་གྲོལ།

2.2.4.2 Le fruit ultime

Lorsque la perception est pure au niveau de la base, on parle de « parfaite bouddhéité »
Lorsqu’on a été amené à l’épuisement des phénomènes et de l’intellect, on parle de « nirvana »
Non fabriqué, non transformé, [le fruit] est la parfaite libération de toute [notion] d’abandon ou d’obtention.

 

།གསུམ་པ་བདེན་གཉིས་དབྱེར་མེད་ཕྱག་རྒྱ་ཆེན་པོར་ལ་བཟླ་བ་ནི།
ཨེ་མ་ཏོ། །ཕྱག་རྒྱ་ཆེན་པོ་ཞེས་བྱ་ཟབ་མོའི་སྒྲ་ཆེན་དེ། བདག་གཞི་གང་ཡིན་སྟོང་བ་ཞེས་བྱའང་བཏགས་པ་ཙམ།
།སྐད་ཅིག་ངོ་བོས་སྟོང་པས་བདག་མེད་སུ་ཡིས་རྟོགས། །རྟོགས་མཁན་ཉིད་མེད་སངས་རྒྱས་མིང་བརྡར་བརྗོད་པ་ཙམ།
།དེ་ཉིད་ཡང་དག་མ་ཡིན་གདུལ་བྱའི་སྣང་བའོ། །གདུལ་བྱ་ཉིད་ལའང་བདག་མེད་སྒྱུ་མ་སྤྲུལ་པཙམ།
།ཕྱག་རྒྱ་ཆེནཔོ་ཞེས་བྱ་བྱིས་པའི་བློས་བརྟགས་སོ།

3. L’indivisibilité des deux vérités : l’expérience décisive de Mahamoudra

Émaho !
Ce qui est désigné par « Mahamoudra », terme vaste et profond,
On le désigne aussi par « vide », qui n’est qu’un nom.
L’instant étant vide par essence, qui réalise l’absence de soi ?
Puisque celui qui réalise est absent, « Éveillé » n’est qu’une convention nominale :
Elle n’est pas une réalité mais une simple apparence pour les disciples.
Les disciples eux-mêmes sont absence de soi, de simples émanations illusoires,
Et « Mahamoudra » est une appellation utilisée par les esprits puérils.

 

།འཁྲུལ་དང་མ་འཁྲུལ་ཞེས་བྱའང་མིང་ཚོམ་བཏགས་པ་ཙམ། །འཁྲུལ་པར་ཚོར་ཞིང་རིག་པའི་སྐྱེས་བུ་སུ་ཞིག་ཡིན།
།འབྲས་བུ་མྱང་འདས་རྡུལ་ཙམ་མེད་ཅིང་མི་དམིགས་ན། །གྲོལ་དང་མ་གྲོལ་ཞེས་བྱ་གློ་བུར་སྒྲོ་བཏགས་ཏེ།
།ནམ་མཁའ་ཞི་ཞིང་དག་ལ་མེད་པ་གྲོལ་ལམ་བཅིངས། །ཀུན་རྫོབ་དོན་དམ་ཞེས་པའང་ནན་གྱིས་བཏགས་པ་སྟེ།
།ཆོས་ཀྱི་དབྱིངས་ལ་བདེན་པ་གཉིས་མེད་ཆོས་དབྱིངས་མེད།

Erroné et non-erroné ne sont également que des désignations ou des noms,
Qui sont ceux qui ressentent et perçoivent ce qui est erroné ?
Le fruit, le nirvana, est dépourvu de la moindre particule et n’est pas observé,
« Libération » et « Non-libération » ne sont que des délires fortuits :
Absents dans l’espace apaisé et pur, ils sont des entraves sur la voie de l’émancipation.
« Conventionnel » et « Ultime » sont aussi des désignations abusives.
Dans l’infinie présence, il n’y a pas deux vérités, ni d’infinie présence.

 

།དོ་ཧ་མཛོད་ཅེས་བྱ་བ་རྣལ་འབྱོར་གྱི་དབང་ཕྱུག་བི་རྭ་པས་མཛད་པ་རྫོགསསོ། །རྒྱ་གར་གྱི་མཁན་པོ་ཤྲཱི་བཻ་རོ་ཙ་ནས་རང་འགྱུར་དུ་བསྒྱུར་བའོ།

Fin du « Trésor des dohas » composé par le puissant yogi Virupa. Traduit par le glorieux érudit indien, Vairocana lui-même !

Traduit du tibétain par Tchamé Dawa – Eussel Longyé en juin 2024, pour le bien de tous les êtres.
Toute erreur ou approximation lui revient !