Le soutra des dix notions
En sanskrit : saṃjñāna-ekādaśa-nirdeśa-sūtra
Hommage aux trois joyaux ! Voici ce qu’en une occasion j’ai entendu. Le Bienheureux se reposait dans un jardin des faubourgs de la ville de Kushinagara, entre deux arbres sala. Au moment où il décida qu’était venu le temps d’entrer dans le grand au-delà des peines, il s’adressa ainsi aux quatre assemblées : Ô moines ! Au moment de la mort, on méditera véritablement les dix notions. Quelles sont-elles ? On pratiquera (1) la notion du non-attachement, (2) la notion de la compassion et de l’amour à l’égard de tous les vivants, (3) la notion de rejet et d’abandon complet de toutes les saisies liées au ressentiment, (4) la notion de confession concernant toute détérioration ou manque d’éthique ou toute adéquation à l’éthique, (5) la notion de dépréciation de soi-même et d’autrui relative à la gravité des fautes commises, (6) la notion de maturité et de grands bienfaits réalisés par soi-même et autrui, relative à la faiblesse des racines vertueuses, (7) la notion d’absence de peur ou d’appréhension lors du départ pour le monde suivant, (8) la notion d’impermanence de toutes les notions, (9) la notion d’absence de soi de tous les phénomènes, et (10) la notion qui consiste à penser “le nirvana est paix et félicité”, que l’on réalisera effectivement. Telle fut la réponse du Bienheureux. Les moines se réjouirent alors et louèrent avec emphase les paroles du Vainqueur. Fin du Soutra qui enseigne les dix conceptions.
Traduit du tibétain par Tchamé Dawa – Eussel Longyé en mars 2020, pour le bien de tous les êtres. |