Cette stance (66) possède une autre signification : 69 70 71 72 73 74 75 76 77 78 Neuf stances parmi ces dix prises dans l’ordre renvoient à l’état très perturbé qui précède la première terre de bodhisattva, « Très joyeuse ». La dixième se réfère à la pureté de « Nuages de dharma », la dixième terre. Elles présentent brièvement la pureté et l’impureté des quatre sortes de bodhisattvas des dix terres: 1) Ceux qui ont engendré l’esprit d’éveil pour la première fois. 2) Ceux qui se sont engagés dans la pratique. 3) Ceux qui ne régressent plus. 4) Ceux qu’une seule naissance [sépare de la bouddhéité]. La première et la deuxième stance169 expliquent le caractère très pur des qualités des bodhisattvas qui ont produit l’esprit d’éveil, par leur vision de la réalité transcendante au niveau de la première terre – Très joyeuse -, vision qu’ils n’avaient jamais eue auparavant, depuis des temps sans commencement. La troisième et la quatrième stance272 expliquent le caractère très pur des qualités des bodhisattvas engagés dans la pratique, en raison de leur conduite sans taches, de la terre « Immaculée » à la terre « Éloignement3La traduction tibétaine comporte une erreur et indique mi g.yo ba (Inébranlable)». La cinquième stance473 explique le caractère très pur des qualités des bodhisattvas sans régression par leur établissement ferme et continu en la [huitième] terre « Inébranlable », dans l’absorption méditative de l’union qui conduit à l’obtention du grand éveil. Les sixième, septième et huitième stances574-76 expliquent le caractère extrêmement pur des qualités des bodhisattvas qu’une seule naissance sépare de l’état de bouddha et qui demeurent en la terre « Nuages de dharma » : ils ont mené à la perfection toutes les méthodes d’accomplissement du bien d’autrui et de soi-même, puisqu’une dernière et unique naissance les sépare de la terre d’un Bouddha, de l’acquisition de l’insurpassable et parfait éveil. Les neuvième et dixième stances677-78 expliquent les similitudes et les différences de qualités : celles des bodhisattvas qui ont accompli leur propre bien et celui d’autrui et celles du Tathagata.Vient ensuite une stance sur le thème de l’immutabilité de l’état d’extrême et parfaite pureté. [L’état pur]79 Qu’est-il montré dans cette stance ? 80 81 82 Dès lors qu’on envisage une limite passée pour l’élément de tathagata sur la terre de Bouddha, où il réside en sa nature de claire lumière immaculée parfaitement pure, [on voit] qu’il ne naît pas, même d’un corps de nature mentale, parce qu’il est permanent. Si on envisage ses limites, passée et future, [on voit] qu’il n’est pas affecté par l’influence des imprégnations de l’ignorance, car il est paix. 83 L’étendue non composée sera connue d’après les soutras par les mots « permanence », « stabilité », « paix », et « immutabilité », en prenant deux à deux et dans l’ordre les affirmations et les explications de leur sens respectif : 84 85 Il est dit [dans l’Enseignement de la non-diminution et non-augmentation] :
La stance suivante traite du sens de l’indivisibilité de l’état très pur de l’essence du Tathagata, de l’accomplissement ultime de la parfaite pureté : 86. Qu’est-il montré dans la première moitié de cette stance ? 87. En résumé, l’étendue sans souillures de l’essence de Tathagata, sera connue par quatre synonymes selon quatre perspectives. Quelles sont elles? 88. Au sujet de l’indifférenciation des qualités du Bouddha, le [Rugissement de lion de la princesse Shrimala] indique :
Au sujet de la réalisation par nature inimaginable de la filiation spirituelle, il est dit dans le [Soutra des six sources de connaissance]:
Au sujet de l’absence de duplicité et de déception, il a été dit :
Au sujet de l’apaisement perpétuel, le [Soutra de l’Ornement des apparences de la sagesse première qui pénètre les domaines de tous les bouddhas] déclare:
Ces quatre aspects correspondent dans l’ordre à quatre synonymes : le corps de réalité, le tathagata, la vérité de sens ultime et le nirvana. [L’enseignement de la non-diminution et non-augmentation] déclare :
Et le [Rugissement de lion de la princesse Shrimala précise] :
Qu’est-il montré dans la deuxième partie de cette stance (86) ? 89 Pourquoi cela ? Parce que les quatre synonymes de l’étendue immaculée résument la signification unique de l’élément du Tathagata.Puisque ces quatre ne font qu’un selon le mode non duel de la réalité, ce qui est appelé « bouddhéité» en raison du complet et parfait éveil à tous les aspects de tous les phénomènes, et ce qui est appelé « nirvana » en raison de l’abandon des souillures et des empreintes associées, sont tous deux indissociables et non séparés dans l’étendue sans taches. 90 Concernant le nirvana des auditeurs et des bouddha-par-soi, il a été dit [dans le Rugissement de lion de la princesse Shrimala]:
Il est expliqué ici que l’obtention du nirvana caractérisé par l’indissociabilité et l’accomplissement des quatre qualités est identique à la parfaite et complète bouddhéité, et que dès lors, puisque la bouddhéité et le nirvana ont des qualités inséparables, il n’y a pas d’obtention du nirvana qui soit autre que celle de la bouddhéité. On comprendra d’après la parabole des peintres experts, que toutes les qualités des tathagatas sont [obtenues par] l’accomplissement en l’étendue immaculée, de la vacuité dans tous ses suprêmes aspects. 91 93 94 95. On saura que les vertus prises séparément, la générosité et les autres, sont sans limite car chacune se décline dans le domaine du bouddha selon l’infinité de ses aspects. Elles sont donc inconcevables par leurs pouvoirs et leur nombre, et d’une suprême pureté car elles éliminent les empreintes des facteurs inharmonieux: l’avarice, la jalousie, etc… Dès lors, puisque la vraie nature de l’absence de naissance est réalisée au moyen de la contemplation de la vacuité dans tous ses suprêmes aspects, toutes les qualités des tathagatas en l’étendue immaculée sont accomplies sur la base de l’intelligence du chemin qui procède d’ellemême9Tib: rang gi dang gis’jug pa’i lam shes pa la brten pas, sans concepts, ni naissance, ni interruption, sur la terre « Inébranlable » des bodhisattvas. Sur la terre des bodhisattvas appelée « Bonne Intelligence », l’infinité des qualités est parfaitement accomplie sur la base de l’intelligence acquise des qualités illimitées du Bouddha, au moyen d’innombrables contemplations et formules de mémoire. Sur la terre des bodhisattvas nommée « Nuages de dharma », l’inconcevabilité des qualités est accomplie sur la base de l’intelligence révélée des résidences secrètes10Traduction incertaine. Tib: gsang ba’i gnas lkog tu ma gyur pa’i shes pa la brten pas de tous les tathagatas. Ensuite, afin d’atteindre la terre de Bouddha, les qualités de sublime et parfaite pureté sont véritablement accomplies sur la base de l’expérience de la libération des voiles des perturbations et de la cognition et de toutes leurs empreintes. Puisqu’ils ne perçoivent pas ces quatre supports de la sagesse première des terres, les arhats et les bouddhas-par soi sont loin de l’étendue de l’au-delà des peines dont le caractère est indifférencié de la perfection des quatre types de qualités. 96 L’étendue de l’au-delà des peines, dont la nature est indifférenciée de l’accomplissement des quatre types de qualités au moyen du discernement, de la sagesse première et de la libération, est enseignée par l’exemple du soleil, selon trois aspects puis un seul, respectivement. 1) Parce qu’il participe à l’élimination des ténèbres [qui enveloppent] la sublime telléité des connaissables, le discernement supramondain et non conceptuel propre au continuum du Bouddha est semblable à la clarté lumineuse [du soleil]. 2) Parce qu’elle pénètre sans exception tous les aspects de la réalité des connaissables, la sagesse première omnisciente obtenue par la suite est comparable au jaillissement du faisceau lumineux des rayons [du soleil]. 3) Le support de ces deux, [le discernement et la sagesse première], est la libération de la nature de l’esprit, qui par sa claire luminosité et de son ultime pureté, s’apparente aux qualités de pureté de l’orbe du soleil. 4) Les trois aspects [précédents], par nature indistincts de l’étendue de la réalité, sont semblables aux qualités inséparables du soleil, [de sa luminosité, de ses rayons et de son orbe]. 97 Depuis des temps sans commencement, l’élément est naturellement porteur de qualités vertueuses dont la vraie nature est indifférenciée des qualités du Tathagata. Il n’est donc pas possible d’expérimenter ou de réaliser le nirvana – dont la caractéristique est la libération de tous les voiles -, sans obtenir [l’état] de Tathagata accompagné de la vision de la sagesse première sans obstacles ni attachements, tout comme on ne peut voir le disque du soleil sans sa lumière et ses rayons. C’est pourquoi il a été dit [dans le Rugissement de lion de la princesse Shrimala]:
L’essence d’un vainqueur est ainsi présentée selon ces dix aspects. 98 |