Pratiquer les trois états du Mahamoudra

Pratiquer les trois états du Mahamoudra

22 avril 2021 Non Par Tchamé Dawa

 

Pratiquer les trois états du Mahamoudra : repos, mouvement, présence

 

     Celui qui est capable de pratiquer simplement les trois états du Mahamoudra – repos, mouvement et présence, grâce à la vraie nature de l’esprit, à l’essence de sugata omniprésente, réalisera progressivement selon les instructions essentielles qui ciblent le point crucial, l’essentiel de la vision de la vérité phénoménale. Recherchant le point fondamental de son propre esprit, on découvre que l’esprit est la racine de tous les phénomènes et on perce ainsi le secret de l’esprit : devenu expert en tous les phénomènes, on réalise alors le sens de l’absence de soi.

     On délaissera ici les multiples analyses logiques pour s’appuyer plutôt sur les instructions essentielles des réalisés. On se tournera donc vers l’intérieur et on observera son esprit : lorsqu’il demeure sans émaner quoique ce soit, on parle de « repos » ; lorsqu’il projette de multiples pensées, on parle de « mouvement ». Dans les deux cas, il y a aussi l’équivalent d’une perception de l’esprit par lui même, et c’est ce qu’on appelle la « présence ». Lorsqu’on la cultive continûment, diverses apparences réjouissantes et douloureuses s’élèvent de l’esprit lui-même et l’on parvient ainsi à connaître par soi-même le point crucial de leur dissolution, dans ce même esprit. Dès qu’on sait cela, tout ce qui apparaît advient en étant reconnu comme les apparences propres à l’esprit.

     En observant directement l’essence de l’esprit au repos ou en mouvement, on parvient à constater que ces apparences variées sont vides d’une quelconque essence qui serait établie. Par ailleurs, on voit que le « vide » n’est pas un vide-néant qui serait pareil à l’espace ; on découvre plutôt la vacuité comme étant pourvue de tous les sublimes aspects -lesquels ne sont établis d’aucune manière-, la vacuité dont la nature ressemble à une incessante clarté qui perçoit et connaît tout.

     Au moment d’une telle réalisation des points secrets de l’esprit, il n’y a plus aucune différence entre l’objet vu et celui qui le voit ; cette expérience authentique de la nature de l’esprit, de la claire lumière naturelle est appelée « présentation de rigpa », cela même qui intervient dans l’introduction directe au Mahamoudra-Dzogchen. Lorsqu’on peut maintenir cette expérience, elle resplendit. Saraha dit ceci :

Observant et observant encore la nature d’espace
De la pureté primordiale, le « voir » disparaît.

Les soutras de la mère, [la connaissance transcendante] abordent aussi ce point:

Dans l’esprit il n’y a pas d’esprit, la nature de l’esprit est claire lumière.

Rien n’est plus simple que ça ! Le point crucial, c’est la pratique.

Écrit par Mipham.

Maṅgalam

 

Traduit du tibétain par Tchamé Dawa –  Eussel Longyé en Avril 2021, pour le bien de tous les êtres.

Toute erreur ou approximation lui revient !

Texte tibétain ICI