L’enseignement d’un imbécile fourvoyé vêtu de boue et de plumes (extrait)

L’enseignement d’un imbécile fourvoyé vêtu de boue et de plumes (extrait)

3 mars 2021 Non Par Tchamé Dawa

 

L’enseignement d’un imbécile fourvoyé vêtu de boue et de plumes (extrait)

par Dudjom Lingpa

 

     Des érudits comptant parmi les sommités pour leur immense discernement, déprécient et critiquent l’enseignement et les personnes : abandonnant ainsi le dharma, ils commettent les transgressions fondamentales, et tombent par conséquent dans les profondeurs sombres de l’océan du samsara. Puisque les paroles du vainqueur ne trouvent pas grâce à leurs yeux, mieux vaut ne pas même en parler. Les ayant laissés de côté, je me suis moi-même fourvoyé sur le chemin aux yeux de ceux qui ont l’œil du discernement et une pratique appropriée. J’avoue et reconnais avoir pratiqué le vice, transgressé tous les engagements, et accumulé tous les manquements au cours de toutes mes vies passées. Puissé-je en être purifié, lavé, et recevoir les sublimes accomplissements !

Je me suis agrippé aux pieds des maîtres guides des hommes, sublimes amis de bien, mais je n’en suis pas devenu un car j’ai dilué le nectar de leur parole dans mon manque de confiance. Régulièrement – quel idiot ! – je m’essayais à des méditations imbéciles que j’avais moi-même élaborées ; régulièrement, m’appuyant sur les apparences illusoires d’une présentation de l’esprit donnée par d’autres dans mes rêves, j’ai analysé [ces instructions], je les ai pratiquées intensément dans la douleur, mais n’ayant pas rencontré un lama pour me guider sur la voie, je n’ai fait qu’engendrer nombrilisme, orgueil et arrogance. Telle est mon expérience, et fier de cette réalisation, bien calé dans mes certitudes, je n’ai pas une once des qualités de la sagesse primordiale infaillible, née de la méditation de la vue correcte et définitive. Je suis en fait pareil à la célèbre « marmotte qui cultivant la concentration, hiberne [en vérité] ».

Traduit du tibétain par Tchamé Dawa – Eussel Longyé en 2020, pour le bien de tous les êtres.
Toute erreur ou approximation lui revient !

Le texte tibétain est ICI (l’extrait feuillet 461-462)